You are currently viewing Qui est donc le maire de Pérols, Jean-Pierre Rico ?

Qui est donc le maire de Pérols, Jean-Pierre Rico ?

En annonçant l’organisation d’une corrida à Pérols après avoir participé le weekend précédent à la manifestation de la défense de la ruralité pour parler principalement de la bouvine qui serait en danger, Jean-Pierre Rico a braqué quelques projecteurs sur lui et sur Pérols et ses habitants qui n’avaient rien demandé.

Je me suis retrouvé à parler de cette histoire de corrida avec des amis dont un qui a fini par me demander « Mais c’est qui votre maire ? ».

Quelques temps après être revenu vivre à Pérols, je m’étais moi-même posé la question après qu’on m’ait vanté la candidature de cet enfant du village dont je n’avais jamais entendu parler, aujourd’hui j’en sais un peu plus, notamment depuis qu’il a été élu et pour toutes les personnes qui se demanderaient qui est ce maire je vais tenter de vous le présenter.

Où se place Jean-Pierre Rico dans l’échiquier politique ?

Bien entendu, quelqu’un qui souhaite organiser une corrida en 2023, on se doute bien qu’on n’est pas trop dans le progressisme.

Jean-Pierre Rico est étiqueté UDI, un parti qui se dit au centre droit et qui existe principalement parce qu’il se retrouve lors des élections dans des coalitions de droite conservatrice, libérale, démocratie chrétienne et europhile. On est donc bien à droite de l’échiquier politique.

Jean-Pierre Rico est-il important dans l’UDI ?

Il a été désigné en 2021 tête de liste de l’UDI pour les élections régionales, ce qui semblait au départ être un signe de confiance. On pouvait lire sur les réseaux sociaux de la part de ses soutiens qu’il était quasi sûr d’avoir un siège.

Cependant, il se retrouve au final en troisième position de la liste Nouvel Élan pour l’Occitanie dans l’Hérault, une liste soutenue par LREM mais pas par l’UDI et qui finira 5ème avec 8,78% des suffrages exprimés n’obtenant donc aucun siège.

Dans la région l’UDI soutiendra officiellement Aurélien Pradié, une liste d’union de la droite, ce dont on parlait plus haut, qui elle obtiendra 21 sièges.

Donc tête de liste de l’Hérault, mais pas soutenu par l’UDI.

En dehors de l’étiquette, quelles sont ses convictions ?

On le constate rapidement quand on lit ou écoute ses interventions, il est très attaché aux traditions taurines et au monde de la bouvine, en 2021 il déclarait sur le site Hérault Tribune « Petit préambule : dans les arènes de Pérols, il n’y a pas de corridas ; on ne tue pas de toros. Nous perpétuons la tradition camarguaise, que l’on adule. »

On peut constater qu’il semble aussi proche des traditions reliées à la religion avec une fête de Pérols qui s’est renommée fête de la Saint-Sixte ou le parrainage de la nouvelle cloche de l’église.

On est donc cohérent avec son appartenance politique jusqu’ici.

Pour le reste, c’est un homme avec des convictions variables…

Lorsqu’il était dans l’opposition, il était contre le projet Ode à la mer, il est ensuite devenu plus enthousiaste une fois élu. On a constaté un changement de ton avant et après les élections en ce qui concernait le futur stade.

Comme dit plus haut, lors des élections régionales, il n’était pas dans la liste de son parti, alors est-ce qu’il a fait un choix par défaut car l’UDI ne l’a pas inclus dans ses projets ou alors un choix opportuniste pensant que le soutien LREM lui assurerait un siège dans une liste où il serait troisième ?

Si on parle écologie, au vu de ses dernières déclarations on voit bien que ce n’est pas trop son truc, on le voyait déjà dans les actes quand il n’hésite pas à valider tous les projets de bétonisation, le commentaire d’un de ses fidèles colistiers, René Derosi, sur la page Ville de Pérols sur Facebook nous fait comprendre le point de vue sans équivoque de la majorité concernant l’écologie.

Capture d’écran faites sur la page Facebook officielle de la ville.

 

À droite et plus ?

En 2021, à la suite d’une altercation survenue alors que le maire était à la terrasse du bar Le Floride sur la partie piétonne de la Grand rue, un commentaire m’avait interpellé dans son témoignage.

Je m’interroge sur ce qui l’a amené à faire cette remarque sur le fait que son agresseur attendait un mot à caractère racial.

En 2019, alors qu’il préparait sa candidature, Jean-Pierre Rico avait remis la médaille de la ville et fait citoyen d’honneur de Pérols Alain Jamet, ancien élu à Pérols et dirigeant historique du Front National (aujourd’hui Rassemblement National), n’hésitez pas à consulter sa page Wikipédia si vous souhaitez en savoir plus.

Bien entendu, c’est une manœuvre politique pour racoler l’électorat d’extrême droite avant les élections municipales, mais je me demande s’il a eu besoin de beaucoup se forcer…

On retrouvera cette méthode au second tour des municipales avec un tract qui titre « Rassemblons-nous », d’après moi ça n’a pas été écrit au hasard.

 

Représente-t-il les péroliens ?

Alors évidemment, on dira des péroliens qu’ils l’ont élu. Certes. Mais est-ce qu’il nous représente vraiment ?

Nous sommes 7794 inscrits à Pérols (pour 9016 habitants), sur les listes électorales en 2020 et il recueille seulement 1821 voix, même pas 1/4 des voix possibles et 1/5 de la population.

Je pense qu’il a su profiter de la pandémie qui a surtout motivé les indécis à rester chez eux, qu’il a su profiter d’une période où il a pu continuer à communiquer alors que la campagne était en pause et qu’il a su profiter d’une liste composée de 5 ex colistiers et autres supporters qui sont venus diviser l’opposition historique et dont deux des quatre élus ont déjà abandonné leur poste, triste constat même si je comprends qu’on ait envie de fuir quand on voit le piètre spectacle de nos conseils municipaux désormais même plus diffusés.

Alors, si on me pose la question de la légitimité à parler aux noms des péroliens et à les représenter, je vous dirais : Bien sûr que non !

En conclusion

Voilà comment présenter Jean-Pierre Rico, ce n’est pas simplement un passéiste attaché aux traditions même les moins populaires, c’est aussi un politicien à l’ancienne, prêt à tout pour être élu, pour qu’on parle de lui, pour qu’on se rappelle de lui…

Sur ce dernier point, il a réussi, je me rappellerai de lui personnellement comme du maire qui m’a fait avoir honte de ma ville, qui a créé la plus mauvaise ambiance que j’ai connu dans cette ville, qui a fait exploser les impôts et qui m’a donné envie de quitter la ville de mon enfance en attendant qu’il s’en aille.